Edgar Degas (Hilaire Germain Edgar de Gas), est un artiste peintre, graveur, sculpteur et photographe né le
Surnommé le « peintre des danseuses » par Manet dans une lettre adressée à Fantin-Latour en 1868, celui-ci a traduit cette discipline en peintures, en sculptures, en pastels ou encore à la craie. Il n’a cessé d’observer les mouvements des danseuses et de s’immiscer dans l’intimité de leurs répétitions. Ernst Gombrich s’est exprimé en ces termes « Assister aux répétitions offrait à Degas la possibilité d’observer le mouvement des corps sous tous les angles et dans toutes les postures ».
Explorons de plus près une œuvre de 1871-74 intitulée « La classe de danse » qui est conservée au Musée d’Orsay. Ce tableau charmant surprend par son mouvement, ses couleurs et ses détails ravissants. Partons à la découverte de ces détails : le Maître de ballet, Jules Perrot est le personnage central. Autour de lui, gravitent les danseuses qui adoptent toutes des postures différentes. Certaines dansent pendant que d’autres se reposent en attendant leur tour. Degas donne l’impression de par le point de vue qu’il adopte ainsi que par la posture de dos que l’une des danseuses tient que l’on est à ses côtés pour observer cette scène.
Si cet amoureux de l’Opéra a révélé la beauté de cette discipline de par le raffinement des tissus, les couleurs, il a également montré l’envers du décor : le quotidien difficile de ces jeunes filles aussi bien au niveau physique que psychologique.
Une sculpture intitulée « La petite danseuse de quatorze ans » révèle ce propos. En 1881, lorsqu’elle est pour la première fois exposée, le scandale éclate. Les critiques s’indignent en voyant une œuvre représentant, avec un réalisme exacerbé un vulgaire « petit rat ». La statue est vêtue d’un vrai tutu en tulle et porte de véritables chaussons de danse ; un ruban de satin noue de vrais cheveux et, pour accentuer le vérisme, son corps de cire est coloré. Son modèle est danseuse, elle s’appelle Marie van Goethem. Elle est issue d’une famille précaire et illettrée. Sa mère l’envoie à l’Opéra afin d’y rencontrer et séduire des hommes fortunés, plutôt que pour y apprendre un métier.
En effet, beaucoup d’hommes ne se rendaient pas à l’Opéra pour observer le spectacle mais pour rencontrer et se laisser séduire par les danseuses. Les mères de certaines d’entre elles ne manquaient pas de négocier elles-mêmes les compensations matérielles et financières.
En ce début d’année, j’ai eu l’occasion de voir l’exposition « Degas à l’Opéra » qui s’est tenue au Musée d’Orsay pour laquelle j’avais rédigé l’article suivant sur le blog Baz’Art, à lire ici.