Dalí découvre dans le vaste registre des arts appliqués de nouvelles voies à l’expression de « son » idéal surréaliste. L’Dalí Paris présente ainsi plusieurs objets et mobilier imaginés par Dalí. Artiste complet, Dalí était aussi un designer de talent, qui créa divers objets et du mobilier dont le fameux Canapé Lèvres de Mae West. Dalí pensait déjà en 1936 que tout portrait pouvait se transformer en mobilier de salon.

Selon Dalí, l’art doit envahir la vie. Il s’intéresse donc au mobilier après sa rencontre avec le célèbre décorateur Jean-Michel Franck. Vers 1934-1935, Dalí réalise à partir du portrait photographique de l’actrice Mae West un tableau à la gouache ayant pour titre Visage de Mae West pouvant être utilisé comme appartement surréaliste.

La pièce maîtresse en est le Canapé Lèvres de Mae West exposé ici, ainsi que le Salon au vis-à-vis de Dalí et Gala, né de projets remontant aux années 1935-1937, tout comme la Lampe aux tiroirset le Lampadaire aux béquilles.

Plusieurs des ses œuvres sont issues de ses peintures. Dans le tableau Femme à la tête de roses (1935), Dalí représente un couple féminin entouré de mobilier assez étrange :

— une chaise ayant pour pieds une petite chaussure et un accoudoir représentant le bras d’un être humain.

— une table basse dont le pied est formé par une sorte de long bras se terminant d’un côté par une main et de l’autre par un pied. Posé sur la table, un œuf évoque par son aspect et sa minéralité une symbolique chère à Dalí, celle de la vie antérieure, intra-utérine et de la re-naissance. On retrouve ces éléments dans le décor, le Salon au vis à vis de Dalí et Gala, réalisé en 1990-1992. Celui-ci restitue en trois dimensions des projets du maître remontant aux années 1935-1937, époque où le vocabulaire formel de Dalí ne se cantonne plus à la seule peinture.

Réalisés en bronze, ces objets sont installés de manière à reconstituer un petit salon dans lequel on trouve d’autres créations :

— La Lampe aux tiroirs et le Lampadaire aux béquilles (réalisés d’après des croquis exécutés vers 1936-1937). Sur ces croquis, Dalí a repris séparément l’étude de l’abat-jour correspondant. Le drapé en est très étudié, malgré son apparente simplicité, puisqu’il évoque le geste des mains croisées du torero agitant la muleta devant le taureau avant de lui porter l’estocade.

— Un lampadaire prenant pour forme la position de la Vénus de Milo, qui représente pour Dalí la perfection formelle, un de ses thèmes de prédilection.

Le meuble emblématique de ce salon est le Vis à Vis, ou Confident, appellation justifiée par sa forme et sa destination, qui est de favoriser l’aparté et l’échange : en l’occurrence, l’échange amoureux surréaliste par excellence, celui de Dalí et Gala. Tendu du même tissu « rose shocking », créé par Elsa Schiaparelli pour le Canapé Lèvres de Mae West, il montre, s’il en est besoin, l’habileté de Dalí à détourner subtilement toute la connotation péjorative attachée à ce style de mobilier mis à la mode sous le règne de Napoléon III, et qui n’était guère goûté dans les années 1930. Vers 1934-1935, Dalí réalise, à partir du portrait photographique de l’actrice Mae West, un tableau à la gouache ayant pour titre : Visage de Mae West pouvant être utilisé comme appartement surréaliste.

Dans cette composition, Dalí conçoit le visage comme une pièce où chaque partie du visage est un élément pouvant constituer un salon. Exemple : le nez devient une cheminée, les lèvres un canapé, les yeux des tableaux…

En 1936-1937, le « Canapé-Lèvres » sera réalisé grandeur nature : la couleur du tissu étant exactement la même que celle du rouge à lèvres de l’actrice. C’est Jean-Michel Franck qui réalisa, pour Dalí, le premier Canapé Lèvres de Mae West.

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